Didier Gauducheau
La photographie est pour moi plus pertinente quand on lui délivre la capacité de donner à voir l’indicible et seulement l’indicible. Je me pose toujours la question de l’utilité de faire des images dans un monde saturé d’images, mais je reste convaincu que cela me permet de rester un acteur voyant… Dyslexique depuis l’enfance, je me suis pris de passion dès l’adolescence pour ce médium. Il ne m’a plus jamais quitté, m’a permis de satisfaire ma gourmande curiosité, rentrer en contact avec la multitude des mondes et des êtres. Il m’a permis de gagner mon autonomie et conserver intacte ma curiosité, devenue contemplative. Je suis professionnellement et irrémédiablement un faiseur d’image passionné depuis plus de 30 ans.
Série de 14 diptyques couleur réalisés au Kosovo. En 2000 et 2001, j’ai organisé en collaboration avec Enfants Réfugiés du monde, Enfants du Monde Droits de l’Homme et Terre des Hommes, des ateliers photographiques avec les enfants des communautés albanaise, serbe et Rom du Kosovo. Mon travail est né de ce vécu ; le Kosovo a fait émerger ce monde entre réel et fiction. A travers cette série de photos, je souhaite donner plus à ressentir qu’à voir. Paradoxe de photographe ? Oui ! Je suis convaincu que la photographie est plus pertinente lorsqu’on lui délivre la qualité de donner à voir l’indicible, seulement l’indicible, plus que tout autre chose.