Valérie Archeno
Photographe, vidéaste depuis près de 20 ans, basée à Paris. Son travail personnel, qu’elle développe depuis plusieurs années, se caractérise par un recours fréquent à des mises en scènes et par l’usage fréquent du flash. Ses sujets, souvent jeunes, sont transportés dans des univers mythologique, nocturne, étrange et inquiétant. Ses images dérangent et fascinent, le mystère et le silence qui émanent de ces moments “fabriqués“, nous emmènent dans un univers bien à elle, entre processions, vénérations et solitude, les personnages évoluent subtilement entre réalité et mise en scène.
A leur propos, l’historien de la photographie Michel Poivert écrit : “ Ces êtres-là, souvent jeunes et beaux, comme le sont les figures mythologiques, pourraient venir d’Ailleurs. Mais ce ne sont pas des extra-terrestres, ils sont bien issus de notre monde, de nos contes enfantins et de nos rêves, ce sont des intra-terrestres.“
On y retrouve l’influence des photographes Jeff Wall et Philip Lorca diCorcia, du cinéaste David Lynch.
Elle étudie à l’Efet en 1991 (Paris) sous l’enseignement d’Hervé Le Goff.
Après plusieurs séries de reportages à l’étranger, elle revient à Paris où elle devient assistante de plusieurs photographes dont une collaborationde 4 ans avec Sarah Moon.
Très proche du milieu musical, elle réalise les portraits de nombreux artistes et réalise les couvertures des albums ses portraits sont régulièrement publiés dans la presse.
Tout a commencé là. Dans la pureté d’un lieu, son silence. Au bord de l’étang, une femme, le miroir la noie de lumière. Autour d’elle le monde bascule, tout s’ouvre à elle. Je suis cette femme. Me voilà, agrippée à cet arbre-main. La nature me protège et me hisse au plus haut. Je respire le vent frais qui m’enveloppe. Je promène mon regard et je retiens mon souffle à la vue d’une biche, délicate et sauvage. Ne pas l’effrayer, ne pas l’éblouir. Je suis cette biche. Je m’émerveille. Je galope et croise sur mon chemin une pierre géante, tombée du ciel. Elle me rappelle certains rêves où s’ouvre la vision d’un monde candide. Je m’arrête un instant, j’écoute le rire des fougères ondoyantes au loin. Je suis ces fougères, je bruisse. Je croise des êtres fabuleux. Je m’adonne à la contemplation romantique des étendues que j’arpente. De ce champ de fleurs je me nourris. De sa couleur je teinte mes ailes. Je vole aux montagnes leur force. Au merveilleux et à la beauté indomptable de notre monde, l’horizon se dessine d’une innocence naturelle. Nous sommes cette femme. Il n’est de paysage que celui de notre âme.