Jean-Paul Lefret
Né en Côte d’Ivoire en 1957, il quitte l’Afrique à 16 ans. Il est diplômé de l’Ecole Nationale Supérieure de Photographie Louis-Lumière à Paris en 1980. Basé à Paris avec sa famille il puise dans l’héritage de son enfance et ses voyages à travers le monde une inspiration alliant la modernité et l’esthétique, le rêve et la poésie. En parallèle il collabore avec divers magazines : Dealer de luxe, Vogue Bambini, L’Officiel, Muteen, MilK, The Play Ground. Une autre partie de son travail personnel s’oriente vers des séries de photographies d’ethnies nomades comme les Tsatans de Mongolie, les Aborigènes Tiwis en Australie, les Mokens de Thaïlande, les Inuits dans le Nunavut, afin d’éditer des contes inédits pour la jeunesse. Il est également éditeur et contributeur de la revue The Play Ground.
Depuis 2007 je travaille une série photographique faisant l’objet d’une visualisation autour du thème du nouvel animisme de notre urbanité intitulée « Archanges urbains »; c’est la mise en scène de jeunes icônes dans un décor urbain. Celles-ci ont un rapport avec une réalité économique, historique et culturelle. Les panoramas des métropoles que je photographie correspondent à des lieux où l’urbain prend le pas sur l’humain. La solution pour résister et espérer se trouve peut-être alors dans le divin. Il n’y a pas de religion qui prédomine, c’est pourquoi j’ai choisi le chemin de l’animisme symbolisé par ces jeunes filles. Elles ne sont ni déesses ni objets de culte, mais une conception de l’espoir que l’on peut trouver au fond de chacun de nous. À nous de projeter celui-ci dans l’urbanité dévorante en matérialisant celle qui nous touche. C’est une autre façon de voir la ville. Un élément appartenant au panorama doit me permettre d’ancrer l’icône dans l’image. Par la suite, lors de la prise de vue en studio, je recrée la forme sur laquelle elle doit être installée dans le décor afin de pouvoir l’y intégrer le plus naturellement possible. Il en est de même pour la lumière. Le référent est l’archange « Grotte », c’est l’icône traditionnelle, elle est non urbaine. La dernière image de la partition est l’archange « Immolée » dont le cœur écorché met en exergue la présence des autres cœurs. Aujourd’hui, la collection comporte 26 archanges.